L'homme et l'animal (chapitre 1)
"Remplissez la terre et soumettez-la ! Commandez aux poissons de la mer, aux oiseaux du ciel, à tous les animaux qui se meuvent sur la terre !" (Genèse 1:28)
Cette série d'extraits s'adresse aux esprits éclairés. À celles et ceux croyant en être dotés. À vous qui aspirez non pas à "bien penser" mais à penser mieux ; considérer "la cause animale" telle qu'elle devrait être considérée aujourd'hui - une impérieuse nécessité. Allez les gens ! Il est temps ... libérez-vous des dogmes fallacieux, des propagandes, des vulgarités. Lisez avec raison, rigueur et honnêteté. Offrez-vous ce luxe de la vérité. Réappropriez-vous les faits, les savoirs, tout ce que l'on vous a méthodiquement caché. Nul besoin d'être excessifs, pathétiques ou frustrés. Ouvrez simplement les yeux sur votre humanité et raisonnez. Comme disait le père d'Albert Camus : "un homme, ça s'empêche". Empêchons-nous donc de tuer.
Non le végétarisme, le végétalisme et le véganisme ne sont pas "la tendance du moment". Tous ceux qui vous expliquent le contraire sont soit ignorants, soit des gens qui veulent vous vendre quelque chose. S'il est vrai que depuis plusieurs années, les régimes alimentaires non carnés tendent à gagner en popularité, les réflexes, cultures et traditions carnistes sont solidement ancrées. Tout va bien pour les carnivores, aujourd'hui. Le grand capital y pourvoie. Tout va bien pour les végétariens - aussi - les végétaliens et les véganes. Ne nous y trompons pas ... Les seuls qui ne vont pas bien, ce sont les animaux. Encore et toujours, les animaux.
L'un des premiers penseurs à s'être engagé pour la cause animale, c'est Pythagore (580-495 av. J.-C). VIème siècle avant Jésus Christ, les gens ! Exit l'argument de "la tendance du moment". Question : pourquoi diable n'avons-nous retenu de ses enseignements que le sacro-saint théorème (lequel ne nous sert, objectivement à rien ou presque, pour la majorité d'entre nous) ? Cet écueil est tragique et marque le début de notre amnésie collective volontaire.
(extrait, Le Point, Références, Pythagore, "L'animal en nous", p. 16) (...) dès l'Antiquité, le retentissement de sa pensée est sans égal : nul n'a autant que lui (Pythagore) influencé les mathématiques, la médecine, la musique ou la philosophie. Et si nous ne recevons que le lointain écho de ce qu'il nous dit des animaux, c'est assez pour entendre l'injonction sévère qu'il nous fait de devenir végétarien. (...)
Le thème de l'"apparentement" (oikeiosis), continuellement discuté dans le monde antique, est extrêmement riche. Il rassemble ou rapporte les uns aux autres l'attachement à soi, l'amour de ce qui nous est bénéfique et le sentiment d'une parenté avec les autres êtres vivants. Ce serait donc une injustice à la fois envers soi-même et envers les animaux que de les mettre à mort ou d'en consommer la chair. (...)
Le pythagorisme ne se limite pas à prôner le végétarisme : il fait de l'exécution des animaux un meurtre et la tient pour un crime consanguin commis à l'encontre de nos proches parents. (...)
(extrait, Ovide, Métamorphoses, Ier siècle, p.17) (...) Grands dieux ! Quel crime d'engloutir des entrailles dans ses entrailles, d'engraisser avidement son corps d'un autre corps, et de vivre de la mort d'un être vivant comme nous ! Eh quoi ! Parmi tant de biens que produit la terre, la meilleure des mères, vous n'aimez qu'à imiter les barbares Cyclopes, en broyant sous vos dents cruelles des membres déchirés ! Ne pouvez-vous donc rassasier que par le meurtre votre monstrueuse gloutonnerie ?
(...) Mais ce n'était pas assez de commettre un si grand crime ; l'homme y associa les dieux, et s'imagina que le sang des taureaux était agréable à Jupiter lui-même.
(...) Ah ! Je vous en conjure, renoncez à ces cruels festins, et gravez mes conseils dans vos cœurs. Lorsque vous mangez la chair de vos bœufs égorgés, sachez-le bien, vous mangez les compagnons de vos travaux.
(...) Comme on se prépare à verser cruellement le sang humain, lorsqu'on enfonce le couteau dans la gorge d'une génisse et qu'on est sourds à ses mugissements ! Ah ! Quand un homme peut immoler un chevreau, malgré ses cris semblables aux vagissements de l'enfant, ou se repaître de l'oiseau nourri par ses mains, que lui manque-t-il pour arriver jusqu'au forfait ?"
(à suivre)